Par la Rédaction.
Mardi soir, la capitale libanaise était victime de plusieurs explosions dans un entrepôt qui ont coûté la vie à près de 137 personnes. Des messages de sympathie de différents artistes congolais ont été adressés au Liban. Ce qui a rapidement fait réagir une partie de la toile, déçue de ne pas percevoir la même once de compassion pour les millions de morts en République Démocratique du Congo.
Explosions surprenantes à Beyrouth
Les images de cette catastrophe circulent en boucle sur les réseaux sociaux et dans les médias. 5000 personnes bléssées et près de 300 000 sans-abri. Le président libanais, Michel Aoun a précisé les causes de ce désastre, selon Le Monde, il s’agirait de « 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, un produit explosif stockés sur le port depuis plus de six ans, à proximité immédiate de zones densément peuplées du centre-ville. En pleine crise économique, politique, sanitaire, le Liban se retrouve désormais ravagé. Il pourrait s’agir de la plus puissante explosion accidentelle dans le monde depuis 1947. Le soutien de la communauté internationale, des voisins du Liban et même au-delà s’est de suite manifesté.
Les artistes réagissent rapidement aux malheurs du monde et restent souvent silencieux face aux crimes perpétrés en RDC
Simple constat ou indignation. Plusieurs personnes ont réagi aux publications des artistes congolais Ferre Gola (qui a fini par supprimer son post Instagram) et Héritier Watanabe. L’activiste congolaise Youyou Muntu-Mosi a partagé son avis dans une publication Facebook et dans plusieurs commentaires en disant : « j’ai fait un constat, la plupart de nos artistes ne font que suivre le mouvement, et aiment réagir sur des évènements tragiques qui font les Unes des médias internationaux. Ce qui leur assure de la visibilité, des like, des retweets. Comme la RDC tout le monde s’en fout… » Récemment à Kipupu, au Sud-Kivu 200 personnes ont disparu et 15 personnes sont mortes. Apparemment, cela n’aurait pas déclenché de réactions.
Ce constat est-il vrai ?
Récemment, j’interrogeais les gens autour de moi en leur demandant : « que pouvons-nous faire pour dénoncer les crimes en RDC mais surtout contraindre les décideurs à agir pour sécuriser les habitants ? » Le rôle de chaque congolais est important. Dénoncer, alerter, informer, se mobiliser bref poser des actes tout simplement. Cependant, notons que Dadju a créé l’association Give Back Charity en octobre dernier pour venir en aide aux femmes victimes de viols.
La République Démocratique du Congo est en guerre. Selon un rapport des Nations Unies datant d’hier, 1300 personnes ont été tuées au premier semestre 2020 par des groupes armés en RDC soit trois fois plus qu’en 2019. Ces chiffres poussent à la révolte. Les crimes augmentent et aucune stratégie n’est déployée pour arrêter ces massacres. Et si toutes les personnalités influentes, médias, pages congolaises consacraient leur temps, leur énergie à trouver des actions tout en faisant appel à des analystes, des experts afin de proposer un plan fiable ?
Le divertissement ne doit pas être le maitre mot. Il est plus facile de tergiverser sur la famille Olomide qui était en tendance tweet, la semaine dernière car la fille a unfollow son père que de dénoncer les viols en RDC. L’énergie dépensée pour le divertissement peut-être orientée vers une autre cause.
Tant que les congolais seront la cible de massacres, le silence ne doit pas faire partie de notre camp. C’est une responsabilité commune si on veut un jour voir le Congo sous un nouveau jour. Les viols, les massacres, les tortures, les pillages, les atrocités subis par les congolais sont inadmissibles. Il est vrai que cela dure depuis plus de 20 ans et que beaucoup ont ce sentiment d’impuissance mais il est temps d’agir. Réfléchissons-y.
Informer. Inspirer. Encourager 
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