Par Sephora Lukoki Kapinga
Le natif de Bondy, Guy Moussi, 31 ans, footballeur professionnel français d’origine camerounaise livre son expérience dans le football. Décontracté, c’est avec simplicité qu’il raconte son parcours. Le milieu défensif évoluait avec HJK Helsinki en février 2015.

Tout a commencé à Angers. « Naturellement, j’aimais bien le foot. J’avais plus d’habileté », dévoile-t-il. Guy Moussi ne se voyait pas faire autre chose que du football. A l’âge de 15-16 ans, le jeune footballeur entre au Centre de formation de Football de Paris (CFFP) à Orly (94). Il y restera deux ans.
Sa mère qui l’a élevé seule l’encourage à condition qu’il continue ses études. L’année de son Bac Sciences Technologiques et tertiaire (STT) a été décisive. « C’était difficile de coordonner les études et le foot en même temps. Je passais beaucoup de temps à m’entraîner, malgré mon investissement dans mes études, cela n’a pas suffit». Car il n’a pas obtenu son Bac mais Guy a poursuivi le foot. Son objectif était de jouer en équipe de France mais il n’a pas pu atteindre la première division.
Destination Londres
« Au début, je n’étais pas trop emballé par mon transfert à Londres mais mon entourage m’a encouragé » explique Guy Moussi. « Mon ancien coach Jean-Marc Nobilo, se rappelle-t-il m’a déclaré : Tu vas bien t’amuser là-bas ». Arrivé à Londres, Guy ne connaissait personne et surtout il ne connaissait pas le pays. C’était une première. La solitude fut de courte durée. Un ancien camarade qui était dans le même centre au CFFP vint à sa rencontre. « Je n’étais pas dépaysé, le club de Nottingham Forest FC a facilité mon intégration».
Le foot anglais
« Plus intense, plus spectaculaire ! » s’exclame-t-il. Si les attaquants ont tendance à être plus valorisé dans les autres pays. En Angleterre, même les défenseurs ont la cote. En Angleterre, Guy Moussi s’est senti adopté autant par le club que par les supporters. Accueilli comme l’un des leurs, le jeune défenseur y a passé six années mémorables.
« Décrit comme hypocrite, le milieu du foot garde un côté humain en Angleterre » se souvient-il. Le 20 octobre 2009, en championnat lors du match de Nottingham Forest contre Barnsley, le milieu défensif a inscrit un but qui restera gravé dans sa carrière. Il a permis à son équipe de gagner 1-0. A la 90e minute, le milieu défensif marque un but de façon acrobatique et saute dans le public. « Dans l’euphorie, j’ai voulu fêter mon but avec les supporters et j’ai été expulsé à cause de mon deuxième carton jaune» raconte-t-il. Mais le foot anglais fait partie de ses « meilleurs souvenirs ».
Le but de Guy Moussi contre Barnsley
Les œuvres de charité
« J’ai toujours voulu aider». Aider son prochain fait parti de ses priorités. La signature de son contrat de deux ans et demi avec Birmingham fut l’occasion de tendre la main aux nécessiteux. Son salaire ainsi que les bonus ont été reversé à quatre associations. « Je me sentais redevable au club, j’ai donc choisi en premier une des associations du club. Ensuite une église de la région parisienne, puis Soma, ville dont sont originaires mes agents turcs et pour finir une association de lutte contre le virus Ebola en Afrique ». En 2014, la ville de Soma a subi une catastrophe qui a coûté la vie à 301 mineurs. Pour soutenir les victimes, Guy s’est rendu à Soma. Il a pu rencontrer les familles et leur distribuer des maillots du club d’Helsinki.
Rêver mais en gardant les pieds sur terre
Il prend conscience que sa carrière peut s’arrêter d’un jour à l’autre. C’est vrai que lorsqu’on entend footballeur, la première chose qui nous vient à l’esprit c’est argent et célébrité. Guy Moussi ne confirme pas cette vision mais il avoue « qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Il y a des personnes qui réussissent, parviennent à gagner beaucoup d’argent et finissent par être très vite médiatisées. Dès lors que tu gagnes beaucoup d’argent, si tu n’es pas préparé, l’argent peut très vite te faire tourner la tête et tu peux très vite être ruiné. C’est un milieu de requin» regrette-t-il. La nécessité d’être bien entouré est indispensable.
Le foot a son côté obscur. Réussir dans ce milieu reste très difficile. Jouer. Voyager. Prendre du plaisir. Mais au-delà de tout cela, il faut savoir prendre du recul et penser à l’après football pour « rebondir et apprendre à se débrouiller tout seul pour continuer le rêve. »
Aujourd’hui, Guy Moussi est à la recherche d’un nouveau club mais surtout à la recherche d’un nouveau challenge. Son but n’est pas de trouver un club juste pour gagner de l’argent. « Ce que je veux c’est faire les choses par amour. Profiter au maximum parce que le foot ne dure pas éternellement. »
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