Congo Na Paris : le festival pop culture a séduit la capitale

Les 27 et 28 mai dernier, Congo Na Paris a investi les locaux du Pan Piper à Paris (XIe arrondissement) pour valoriser la culture congolaise, au-delà des clichés habituels : sapologie, rumba, ndombolo… A l’initiative de cet événement, Charlotte Kalala, jeune entrepreneure et amoureuse du Congo, désireuse de donner un nouveau regard sur son pays d’origine : la République Démocratique du Congo (RDC).

Faire vivre le Congo

Au fond, Congo Na Paris, c’est une histoire de cœur entre des jeunes engagés, déterminés et passionnés de l’Afrique. Ils ne sont pas forcément nés là-bas mais se comportent comme de vrais « mwana mboka » littéralement en lingala « enfant du pays ».  Tous ce qu’ils veulent c’est faire avancer le Congo, à leur échelle, ils sont prêts à tout pour que le Congo devienne un pays émergeant. Leurs buts : entreprendre, améliorer, valoriser, cultiver… et surtout faire le nécessaire pour mettre fin aux préjugés. La première édition de Congo Na Paris relève d’un pari fou mais l’amour du Congo a triomphé et le succès en témoigne.

Depuis deux ans, Charlotte Kalala travaille d’arrache-pied avec son équipe formée de jeunes de la diaspora pour mettre en place un salon dédié à la culture congolaise. Défi risqué mais réussi. La première édition de Congo na Paris a vu le jour en plein Paris et a conquis la foule. Avec plus de 1600 entrées sur deux jours. Les absents ont eu tort. Il fallait être présent pour le vivre. Toutefois, on va essayer de vous donner un bref aperçu de ce week-end très riche.

Donner un nouveau regard sur le Congo en utilisant le meilleur de nous-mêmes

Comment parler du Congo sans commencer par poser le thème de la responsabilité de chaque citoyen ? « Comment créer des passerelles et des ponts pour exploiter notre double culture ?». C’était le sujet de la première table-ronde modérée par la journaliste Sephora Lukoki Kapinga, entourée de quatre intervenants de haute volée : Claire Tawab, maire adjoint de Grigny, présidente de l’association Cefock (Collectif des élus locaux français originaires du Congo-Kinshasa); Théodore Kinkuti Nsansuini, président de l’association UDA (union des africains); Ma-Umba Mabiala, directeur de l’Education et de la Jeunesse au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et pour finir Hugues Makengo, cadre supérieur au Ministère de la Justice, section protection judiciaire de la jeunesse.

Première table ronde sur la citoyenneté

Le décor est planté. En tant que jeune français d’origine congolaise, comment exploiter cette double richesse ? Que ce soit dans le domaine associatif, culturel, dans le divertissement, la mode ou l’entrepreneuriat. Nos dons et nos talents sont une plus-value et ils doivent être mis à profit pour la bonne cause. C’est l’essence même de Congo Na Paris (CNP). Pendant deux ans de préparations, chacun a pu apporter sa pierre à l’édifice pour faire avancer le Congo dans une certaine mesure. Dans le partage, l’entraide,la mise en commun des compétences, des contacts, la communauté ne peut que devenir forte et gagner en visibilité.

Plus qu’un salon, un réseau d’entrepreneurs dynamiques et visionnaires

Que ce soit au niveau des échanges avec les tables rondes sur le leadership féminin animés par Ntumba Biayi, journaliste free-lance chez MOYI Magazine, Black Beauty Mag, UbizNews, mais aussi attachée de presse, chargée des relations de presse et relations publiques. Les intervenantes de la table ronde étaient au nombre de cinq : Rachel Banza, co-fondatrice de l’enseigne Elikya Beauty; Sandrine Ebene De Zorzi, à la tête de la marque Ébènestand; Grâce Makelela Ntumba, conférencière qui s’est lancée dans l’immobilier et donne des stratégies financières; ainsi que Judith Apey, fondatrice de Amany Kimya Strategy (un cabinet de conseil expert en identité de marque) et Annie Mutamba, spécialiste en communication et en lobbying au sein des institutions de l’Union européenne.

Elles nous ont fourni des astuces pour entreprendre avec méthodes ainsi que des conseils pour allier vie de famille et vie professionnelle. Mais surtout, elles ont su nous redonner le vrai sens du terme « entreprendre » et nous ont mis en garde contre l’épidémie entrepreneuriale qui des fois est à l’opposé du vrai sens.

L’équipe de la table ronde sur le leadership au féminin

Une autre table ronde sur la jeunesse créative et innovante a fortement intéressée ainsi qu’une autre sur la SAPE, phénomène de foire ou encore source d’inspiration. Congo Na Paris a mis en lumière les grands thèmes liés à des problématiques internationales mais surtout à l’univers congolais. « Congo Na Paris a été à mon sens un réel succès pour un début. Les thèmes abordés étaient très intéressants, promoteurs et porteurs pour la jeunesse de la diaspora congolaise qui souhaite agir en tant qu’acteur principal dans le progrès du Congo«  confie Chancelyne Lumengo, Chef de projet Digital, qui a suivi de très près le salon CNP.

Congo Na Paris a tenté de proposer un panel divers et vaste des différents sujets phares qui peuvent intéresser la jeunesse. A l’étage, il y avait plusieurs exposants : Congo Synergie Club, Christal Chignon, spécialiste du chignon, Ekeeya Création avec des vêtements  en wax, Zaidoirie (média en création) , Todell (entreprise de Ressources Humaines), AEAC (collectif des jeunes étudiants Congolais) et bien d’autres… Une variété de créateurs et d’entrepreneurs disponibles pour nous raconter leur parcours. Les stands des exposants étaient une occasion de donner une chance à un public plus ou moins connu d’être visible et d’élargir leur réseau.

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Côté enfant, pendant les deux jours, des animations ont été programmées. Apprentissage des langues traditionnelles (lingala, swahili, tshiluba, kikongo) avec la collection des livres pour enfants « Mukazali » d’Alpha Mobe. Ainsi qu’une initiation musicale au likembe avec Patrick Mundele, membre du groupe Kin Express. Et pour finir, Alain Kojélé, dessinateur, caricaturiste qui proposait de magnifiques portraits robots gratuits pour les enfants.

Au premier étage du Pan Piper, une gastronomie typique de chez nous, a été concoctée pour les visiteurs. Au menu, pondu, chikwange, riz, makemba (banane plantain), kamundele (brochettes), makayabu (morue), mikate (beignet nature) et poulet. A la fin de la première table ronde, tous les visiteurs n’avaient qu’à suivre les odeurs exquises et gourmandes pour se rendre au buffet servi par le traiteur Ange Event. Musique de fond, chaleur, sourire, l’ambiance était conviviale et une fois rentrés, la plupart des gens ne souhaitaient pas en ressortir.

Il y avait presque toujours une personne à qui parler, une connaissance qu’on retrouvait. « Pour une première c’est bien, l’endroit a été bien choisi en plein cœur de Paris, un peu huppé et c’est bien lumineux, on a le choix de visiter les pièces pour découvrir les différents univers … » raconte Vema, très observateur. « Très belle initiative, cela a  permis de déconstruire les stéréotypes sur les Congolais. On ne fait pas que la fête et on ne pense pas qu’à danser toute notre vie. Le salon a mis en avant notre côté intellectuel et cultivé » ajoute Sandrine Mulumba, étudiante en Master 2 d’information et de communication.

Des transitions pour nous en mettre plein la vue dans la joie et la bonne humeur

La scène musicale était composée de plusieurs artistes de tout genre et pour tous les goûts. Ils ont réussi à faire vibrer les cœurs et danser la foule. On a eu droit à un show de Badi, Landry, Dibrazz, Weelye, Sensy, le groupe DelingK, Sizler, et l’humoriste DibShow sans compter sur la présence d’autres exclusivités.  Dimanche, projection du film Pygmées Blues, frise chronologique sur l’histoire du Congo dans son ensemble : politique, culturel et économique. Focus sur des associations culturelles et engagées avec la fondation Papa Wemba et l’association Busanga de Charlotte Kalala axée sur l’éducation.

En fin d’après-midi, débat sur la Congolisation du rap français animé par Wesley Samba avec la participation de Binetou Gassama Sylla, Sindanu Kasongo, Escobar Macson et Benji Neg’Marrons. Les rappeurs d’origine congolaise sont de plus en plus nombreux sur la toile. Le lingala est une langue très entendue dans le paysage musical. Et ce depuis bien longtemps avec des artistes célèbres comme : Papa Wemba, Pepe Kallé, Tabuley Rochereau, Koffi Olomide, Fally Ipupa… Les sonorités congolaises ont toujours baignées dans l’univers musical international. Suivez la vidéo sur le Facebook de Congo Na Paris.

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Pour ouvrir le défilé, Ricardo, un humoriste a fait une entrée rythmée  avant de nous faire exploser de rire avec ses blagues et laisser la place à Barack Ngongo. Initiateur du défilé de mode pour valoriser les créations de MAE Collection et de JB Création. Toutes les photographies sont sur la page Facebook. La chantre Cassi Kalala, accompagnée d’Heredia ont interprété un titre gospel « Dieu est capable de faire ». Pour clôturer le week-end, l’équipe a offert un bouquet de fleurs à la marraine Barbara Kanam, la diva africaine qui, elle aussi, a remis un bouquet à Charlotte Kalala. Toute l’équipe de Congo Na Paris a été appelée sur scène avec les drapeaux de la RDC.

La fin de cette première édition marque un temps fort. Pour les prochaines éditions, nous serons encore mieux préparés et nous pourrons donner le maximum pour organiser un évènement de ce type. Si Congo Na Paris a pu révéler différents potentiels et donner sa chance aux jeunes de la diaspora, dont je fais partie, attendez de voir ce qu’on vous réserve l’année prochaine. Restez connectés.

Sephora Lukoki Kapinga, journaliste
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Une réponse à « Congo Na Paris : le festival pop culture a séduit la capitale »

  1. Ah CNP1… Que d’excellents souvenirs… 😍😍😍

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