Par Sephora Lukoki Kapinga.
Dimanche 3 septembre, à l’hôtel Marriott, aux Champs-Elysées, le Docteur Denis Mukwege, célèbre gynécologue appelé l’homme qui répare les femmes, a rencontré une partie de la diaspora congolaise. Un rendez-vous très attendu car au lendemain du lancement de l’événement, il n’y avait déjà plus de places. Encadré par le comité de soutien et l’association LOBA, l’heure était à la mobilisation du peuple congolais face à la crise actuelle en République Démocratique du Congo (RDC).

Le désir d’une situation politique stable et d’un climat de paix en RDC est ardent dans le coeur de nombreux Congolais. C’est pour cette raison que la diaspora congolaise a accepté de rencontrer le Docteur Denis Mukwege, qui est un exemple international en philanthropie et une source d’inspiration.
Présentée par Lady Ngo, animatrice TV à Tele Sud, la conférence a débuté avec un chant du guitariste Olivier Tshimanga. Ensuite Louise Ngandu, politologue et conférencière, a résumé la situation atroce traversée par les femmes au Congo : « c’est une tragédie innommable, inqualifiable, lorsqu’une Province du Congo saigne, c’est tout le Congo qui saigne, on doit donner la priorité aux enfants et aux femmes.»
Voir le Congo debout, restauré, digne, fort est notre souhait majeur
La volonté de changer l’histoire du Congo est plus que palpable. Nous pouvons la ressentir, et la vivre à chaque discours. De l’intervention du représentant des chefs d’entreprises Congolais, Féli Mulumba, à celle de la représentante de la jeunesse de l’association « Mains Propres pour un Congo Nouveau » Tatiana Nendaka ainsi qu’un membre des combattants, l’émotion est à son comble.
Le Docteur Denis Mukwege a pris soin de revenir sur chaque discours afin d’appuyer l’urgence qu’est la nôtre, à savoir construire l’histoire. « Nous devons combattre la misère, chacun doit se demander à son échelle, que puis-je faire pour améliorer le Congo ? Nous devons être uni et resté uni.»
Face à la crise majeure en RDC, le Docteur a mobilisé le public en faisant appel à la responsabilité de chacun face à l’avenir du Congo. Ce qui importe, c’est la prospérité du Congo, mais quelles sont les stratégies concrètes mises en place pour changer la donne ? C’est à nous d’y réfléchir et d’établir un plan d’action clairement définie pour avancer sérieusement. Mais avant tout, il doit avoir un « retour à la légalité par l’organisation des élections politiques en République Démocratique du Congo. »
Le destin du Congo est d’être grand
L’heure est venue de « bâtir un Congo meilleur » clamait le gynécologue. « Personne ne va nous donner la liberté, c’est à nous de l’arracher ! » L’homme qui répare les femmes a insisté sur plusieurs points : la création d’un modèle durable, la fin du système, l’intégrité morale, la dignité humaine, le rétablissement du système éducatif et la nécessité de sortir le peuple de la léthargie et de la peur. C’est au peuple congolais de redonner « âme et corps à notre nation. Cette âme, ce corps, c’est notre unité. Nous devons prouver à la face du monde entier que nous sommes capables.» Pour la transformation du Congo, le Docteur reconnaît l’importance d’une cohésion entre la diaspora et le pouvoir. A l’exemple des différents exemples donnés, l’Inde, le Japon, la Chine ont su créer une symbiose entre la diaspora et le gouvernement pour regarder dans la même direction et faire avancer leur pays.
Établir une base de données pour « recenser tous les Congolais afin d’identifier le nombre de Congolais sur qui on peut investir », propos-t-il. « La diaspora est la seule qui peut encore donner vie à notre pays ». La RDC a un passé glorieux, nous avons remporté de nombreuses batailles, et nous avons apporté notre expertise dans le domaine technologique à l’échelle internationale. Mais malheureusement le Congo a souvent été une solution pour le monde, mais les Congolais ont été absents et exclus.
A la fin, un temps de question / réponses avec le public a été mis à disposition. Le même type d’interrogations revenait souvent. Monsieur Mukwege serait-il disposé à assurer la transition politique et se présenter aux élections ? A cette question, ce dernier a tenu à rappeler : « je ne suis pas politicien, je peux jouer le rôle d’un homme d’état, et s’il faut se battre pour la dignité, la liberté, la justice du peuple congolais, je serais présent. »
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