Par Sephora Lukoki Kapinga.

La seconde édition du festival Congo na Paris s’est déroulée les 26 et 27 mai dernier au Palais des Congrès Paris-Est à Montreuil. Retour sur deux jours au coeur du bassin Congo.
Montrer un autre regard du Congo
« Certains veulent que ça arrive, d’autres aimeraient que ça arrive et les autres font que ça arrive » dixit Michael Jordan. L’histoire peut s’inverser à tout moment, et la jeunesse riche de son énergie et de ses talents a décidé de contribuer au changement. Mieux vaut être acteur de son histoire que spectateur, n’est-ce pas ? Le Congo est debout car une génération déterminée est levée.
« Un Congo positif, un Congo fort, un Congo qui gagne » sonne comme un refrain lorsqu’on entend Congo na Paris, association fondée par Charlotte Kalala. Cette seconde édition du festival incontournable de la culture congolaise a été présidé par deux présentateurs emblématiques : Sabrina Mvuala et Maklor Babutulua. Comme l’an passé, Congo na Paris joue la carte de l’excellence avec un programme basé sur des thématiques bien élaborés (business, art contemporain, musique au féminin, jeunesse innovante, humour, discours des enfants, écologie, culture…).
Des intervenants de qualité, des artistes, des associations, près de vingt exposants et des partenaires ont été sélectionnés minutieusement pour enrichir cet événement. Ainsi que le passage de plusieurs personnalités dont Djany, chanteuse franco-congolaise Marcel Tisserand, footballeur international congolais évoluant au poste de défenseur au Vlf Wolfsburg.
Ce week-end culturel était sous forme d’échange, chaque table-ronde était axé autour d’un thème précis puis le public pouvait interagir avec les orateurs. Un film tournait au Congo a été diffusé afin de montrer la réalité des entrepreneurs sur le terrain. Le ministre des poubelles, film de Quentin Noirfalisse a retenu l’attention.
L’ambiance était au rendez-vous avec les talentueux Badi, Arma Jackson, Clark Donovan et Percy. Du gospel avec Cassi Kalala, en passant par le Seben avec le groupe GKGD & Family jusqu’au rap avec les titres Jupyter Hendrix et la soul, pop, Jazz avec Weelye. Plusieurs styles musicaux étaient représentés pour surprendre le public, faire découvrir la plateforme Congo na Musik et donner un tempo différent à Congo na Paris.
La musique était certes un aspect du festival mais n’oublions pas le fameux défilé de Nadeen Mateky, génie de la coiffure afro. Silence dans l’auditoire, tapis rouge déroulé… C’est avec le souffle coupé et les yeux ébahis que le public observe ce magnifique défilé dédié à la femme africaine orchestré par Nadeen Mateky. L’originalité des coiffures, les tenues, la mise en scène, le passage sur le tapis rouge ont littéralement envouté le Palais des Congrès.
Comme quoi, le côté artistique du bassin du Congo s’étend jusque dans les inspirations capillaires (pour ceux qui l’ignoraient). L’actrice franco-camerounaise Marie-Philomène Nga à l’affiche du livre « Noire n’est pas mon métier » faisait également partie de la troupe de Nadeen Mateky. Son interprétation de la maman africaine, son charisme, ses paroles et sa présence scénique ont captivé la foule. Le festival s’est ensuite achevé sur la prestation de Dj Merco et les animations de Lodia H 2 0 qui ont enflammé le public avec les classiques de la musique congolaise.
Ce qu’ils ont retenu de Congo na Paris :
« Je n’ai participé qu’un seul jour mais c’était assez dynamique comme événement. J’ai pu découvrir certains profils d’entrepreneurs congolais. Il y en a pléthore, mais pas un en particulier. De plus j’ai fortement apprécié le service d’accueil ainsi que leur attitude. Ce festival m’a fait prendre conscience que les Congolais sont véritablement des enfants prodiges » partage Akin Ngoy, fondateur de Mosalisi-Agency.
« J’ai été fière et émue de participer de nouveau à l’aventure Congo na paris. Honorée de contribuer à valoriser le Congo et ses talents. Tout n’était peut-être pas parfait, mais nous ne nous cessons de nous parfaire. Les 26 et 27 mai, les Congo ont été dignement représentés ! » confie Johanna Bukasa-Mfuni, rédactrice en chef pour le magazine Congo na Paris, co-fondatrice de l’ONG Tala Mosika qui lutte contre les déchets en RDC et consultante junior en affaires publiques chargée des relations entre l’Union européenne et l’Afrique.
« J’ai beaucoup aimé et merci pour l’invitation franchement c’était bien organisé et franchement j’encourage ce type d’initiative. Vivement l’année prochaine pour la troisième édition de Congo na Paris et franchement force à vous » explique Kelly Kodia, photographe indépendant.
« Congo na Paris était une belle expérience, j’ai participé pour la première fois à ce festival et je me suis directement sentie à l’aise. J’ai bien aimé le concept culturel, et les tables rondes m’ont permis de réaliser que la couleur de notre peau n’est pas conditionnée par l’échec. La réussite est possible même si cela peut s’avérer difficile au début, il faut persévérer » conclut Jordia Sama, 18 ans étudiante en école de stylisme.
Ce festival s’achève sur un pari réussi, celui de révéler le meilleur de la culture congolaise, des talents, des initiatives, des projets, des professionnels et des associations du Congo et de la diaspora. Conscients des conflits internes et de la crise en RDC, Congo na Paris a choisi d’attirer l’attention sur ce vaste royaume pour révéler ses forces et non ces faiblesses. L’union fait la force et ensemble on va toujours plus loin. C’est ensemble qu’on a décidé de montrer le meilleur du Congo, c’est main dans la main et avec un même coeur qu’on parviendra à mettre en valeur un Congo fort, puissant, un Congo positif.
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