Aujourd’hui c’est la journée internationale des droits des femmes. Officialisée en 1977 par les Nations-unies puis en 1982 en France, cette journée est l’occasion de rappeler les droits des femmes et l’importance de cette lutte quotidienne.

Clara Zetkin, militante allemande est l’initiatrice de la journée internationale du droit des femmes. Des femmes qui, malgré la pression de la société et du contexte historique ont su défendre leurs convictions jusqu’au bout. Enseignante, journaliste et militante marxiste allemande, Clara Zetkin est une figure historique du féminisme socialiste.

Les héroïnes de l’histoire
Plusieurs femmes ont changé l’histoire et leur héritage perdure. Rosa Parks, symbole de la lutte antiségrégationniste aux Etats-Unis a refusé de laisser sa place à un blanc dans un bus à Montgomery (Alabama). C’était en 1955, cela ne fait pas encore un siècle. Ce geste est un acte de révolte contre le système raciste établi par les blancs en Amérique. Cette journée de la femme permet de rappeler encore une fois que chaque citoyenne a le droit de dire « stop » à l’humiliation, l’oppression, la discrimination, le lynchage…

Le respect n’est pas réservé à une élite ou une couleur de peau. Le respect doit s’adresser à tout être humain. La peau noire est loin d’être un handicap, même si les enjeux actuels révèlent le contraire. Le plus important c’est d’agir et de ne pas se laisser asphyxier par le système.
Parmi ces héroïnes, citons l »exemple d’Angela Davis, militante du mouvement des Black Panthers. Elle consacre sa vie à la lutte pour la libération des Noirs.
Le film Les figures de l’ombre apporte une bouffée d’air fraîche et accroît notre motivation. Voir des modèles noirs réussir, c’est toujours stimulant d’autant plus qu’elles travaillent à la NASA. Katherine Johnson, Mary Jackson et Dorothy Vaughan, ces héroïnes ont permis aux Etats-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale. Mais leur histoire est maintenue dans l’ombre parce qu’elles sont noires.
Ces questions d’invisibilité de la population afrodescendante demeure encore aujourd’hui. Avec Les Figures de l’ombre, on est au coeur d’un problème d’égalité, de représentation, de ségrégation, de racisme. Discriminées premièrement en tant que femme puis en tant que noire, elles sont toutefois allées au bout de leurs rêves et ont contribué à une avancée dans l’histoire.
Chacune experte dans son domaine a su marqué la différence. Elles ont accepter le défi d’être actrice de leur propre narration face aux lois d’une société conformiste.
De nombreuses femmes méritent davantage de lumière. Mais les informations sont insuffisantes. Paulette Nardal, « la marraine de la négritude » journaliste et femme de lettre, première femme noire a avoir étudié à la Sorbonne. Figure de proue du « féminisme noir », elle travaillera aux côtés de Senghor et d’Aimé Césaire. Elles lancent La Revue du monde noir avec ses soeurs qui s’inspire des débats du salon Clamart. Discussions qui mettent en lumière « la douleureuse prise de concience et la conditions de Noirs en Amérique ».

Miriam Makeba, chanteuse surnommée « Mama Africa », militante engagée contre le régime de l’apartheid. Dans ses chansons, elle invite à la paix et à la tolérance. Véritable symbole de l’anti-apartheid, la chanteuse rêve depuis toujours d’une Afrique unie.

Kimpa Vita (entre 1684-1686 à 1706) « la mère de la révolution africaine« , originaire du Congo s’est battue pour l’identité noire en dénonçant la traite négrière. En 1704, âgée de 20 ans, suite à une révélation, elle décide de libérer son peuple, «le « Royaume Kongo », de l’occupation portugaise. Elle lutte contre les puissances coloniales et annonce l’avènement des temps nouveaux et le retour à l’âge d’or du royaume Kongo.
Elle milite en faveur de l’unité du Kongo. Arrêtée pour cause d’hérésie, elle affirme que les africains aussi ont des saints noirs et que Jésus est noir. Cette révolte déplait au système en place. Jugée par le Conseil Royal des Capucins italiens, elle sera condamnée avec Barro son compagnon et leur bébés. Ils seront brûlés au bûcher dans la ville d’Evolulu. C’est un modèle de courage pour
Les femmes noires sont souvent oubliées du récit populaire. D’où l’émergence de jeunes femmes noires qui ont décidé de mettre en avant ces héroïnes. Par souci de représentation mais surtout pour permettre aux générations futures de s’identifier à des personnages qui leur ressemblent.
Hashley Auguste avec son blog Little nappy et son livre du même nom tente de répondre aux interrogations des enfants au sujet des différences liées à notre société multiculturelle.
Eduquer une femme c’est éduquer toute une nation
Les générations futures ont besoin d’être armé. Ce monde ne laisse de répit à personne. Il faut donc leur transmettre le goût du savoir. L’heure est à l’urgence de sensibiliser et conscientiser chaque afrodescendant sur son histoire, son identité, ses valeurs. L’ignorance est l’ennemi numéro un.
L’appropriation de notre histoire est importante pour faire face aux défis de ce siècle. Eduquer les jeunes femmes, les instruire et les équiper, telle est notre tâche. Préparer les générations futures à prendre leur rôle au sérieux et surtout leur faire comprendre qu’elles ont un rôle à jouer. Elles ne sont pas nées au hasard. Elles sont les héroïnes de demain.
Donc elles ne doivent laisser aucune voix extérieure ou intérieure étouffer leur potentiel. Voici ce que ma fille devra savoir. Rien est impossible. Ne te limite pas. Accomplis ton rêve. Connais ta valeur. Tu es tout aussi légitime que n’importe quel autre être humain. A condition de connaître son identité.
Lutter contre les violences faites aux femmes
Au Congo, le viol est utilisé comme arme de guerre. De nombreuses femmes, jeunes filles, et même des bébés se font violer par des milices depuis plus de vingt ans. Le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix surnommé « l’homme qui répare les femmes » se bat pour soigner ces femmes et leur apporter une aide psychologique face à leur douleur.
Mobilisons-nous et agissons pour bâtir le futur de demain. Éduquer, transmettre, instruire… afin de faire de ces futures grandes femmes des héroïnes fières, équilibrées et engagées. Éduquer une femme c’est éduquer toute une nation.
La lutte continue tant que les inégalités persistent. L’affaire récente de Maman Pauline, boulangère victime de racisme à Levallois Perret est un exemple parmi tant d’autres.
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