La vie étudiante est loin d’être la plus facile. Financièrement, c’est une période en suspens surtout quand les aides de l’Etat s’arrêtent. La précarité étudiante est un véritable fléau. Un jeune étudiant de 22 ans s’est immolé par le feu à Lyon, vendredi 8 novembre.
Crédits images : PHILIPPE DESMAZES / AFP
Le cas d’Anas K. est révélateur d’un système qui dure depuis bien trop longtemps. Selon un rapport de l’UNEF, le coût de la vie étudiante est en augmentation de 2%. La vie étudiante c’est souvent sauter des repas pour garder des sous. Avoir la boule au ventre toute l’année en faisant des calculs interminables pour le loyer, le transport et tous les imprévus à gérer. Des conditions de pressions intenses.
Vendredi 8 novembre dernier, Anas K., étudiant en Sciences politiques à l’université de Lyon 2 décide de s’immoler devant le bâtiment de Crous de Lyon, dans le 7 ère arrondissement de la ville. « Aujourd’hui, je vais commettre l’irréparable » avait-il rédigé sur Facebook.
Militant, il est engagé en tant que secrétaire fédéral du syndicat Solidaires Etudiant-e-s et défend les droits des étudiants, lutte contre la réforme Parcoursup.
Côté étude, il est investi et se donne les moyens selon ses professeurs. Malgré le fait qu’il ait redoublé trois fois en deuxième année de licence ce qui a engendré la perte de son statut de boursier ainsi que son logement décrit comme très insalubre, Anas ne baisse pas les bras. Il poursuit ses études malgré de grandes difficultés financières. Selon des sources proches, après la perte de son appartement il a dû vivre parfois chez sa copine et chez ses parents en même temps. Il faisait des trajets entre Saint-Etienne, sa ville d’origine et Lyon.
Selon ses amis, avec ses études et son engagement militant, il ne pouvait pas prendre un job étudiant. Et c’est ce qui touche de nombreux étudiants. Le temps ne leur permet pas toujours de prendre un job. Et le Crous selon ses critères d’admission peut refuser sur certains dossiers.
La députée de la France Insoumise, Danièle Obono s’est d’ailleurs exprimée à l’Assemblée nationale sur l’immolation du jeune étudiant de 22 ans :
Le système éducatif doit donc revoir ces méthodes et trouver des aides concrètes pour chaque étudiant dans la précarité. Le président Emmanuel Macron doit agir maintenant pour mettre fin à cette pression insupportable. Madame Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, il est enfin temps de passer à l’action. Faire de longues études est déjà une responsabilité sur le long terme et à côté il faut aussi être en mesure de payer un loyer quand on ne vit plus dans le cocon familial. Mais aussi les transports, l’alimentation, les fournitures et livres scolaires. Certains montants de la bourse ne suffisent plus. Il est donc temps de trouver des solutions et d’arrêter de briser une jeunesse qui est à peine à en train d’éclore.
Jusqu’à quand le système va-t-il briser des rêves et voler la joie de ceux qui représentent l’espoir du monde de demain ? Jusqu’à quand l’Etat français va-t-il fermer les yeux sur des réalités et des situations invivables pour se s’attaquer aux voiles des musulmanes et à d’autres sujets secondaires alors que des morts croupissent à cause d’un gouvernement indifférent. Concentrons-nous sur l’essentiel ! Faisons un peu plus preuve d’humanité. Mettons-nous à la place de l’autre. Car derrière chaque vie et chaque souffrance se cache aussi l’image de la vie de l’un de nous ou de notre entourage. Ça peut arriver à tous le monde. Soyons humains ! Les jours d’Anas sont entre la vie et la mort. Brûlé à 90 %, nous espérons qu’il s’en sorte.
L’Etat doit éviter qu’il y ait d’autres Anas.
Sephora Lukoki Kapinga
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