Eva Bara : « ma racine c’est d’aider les autres »

Par Sephora Lukoki Kapinga

Eva a toujours travaillé dans le social. Elle aime aider et apporter du sens dans la vie des autres. Depuis deux ans, elle est « ethno-coach », concept qu’elle a créé pour aider les afro-descendants à trouver leurs places.

Eva Bara, ethno-coach. Crédits photos : Kaige-Jean Bale Simöes de Fonseca, attachée de presse et journaliste.

Incarnez-vous ! Ce concept peut résumer son action. Par son travail, elle bouscule les croyances pour permettre à chacun de s’accomplir. « En fait, il y a des croyances limitantes. Certaines personnes afro-descendantes se disent ‘j’attends d’être en CDI pour me faire des tresses’. La personne a ce blocage même si son patron ne lui a jamais imposé de règles » explique l’ethno-coach. Elle prend son temps pour aller à la rencontre de l’autre et créer du lien. Son objectif : déconstruire les blocages intérieurs et extérieurs pour que chacun se sente libre.

Après avoir passé dix ans en tant qu’éducatrice, Eva, de son vrai nom Awa Bara devient coach à son tour. Même si au départ, cette option n’était pas dans son plan : « C’est en me faisant accompagner par un coach, que j’ai découvert le coaching. Je me suis formée et je me suis lancée en tant que coach générale. Petit à petit, ce sont mes clientes qui m’ont choisi et j’ai eu une tornade de clientes afro-descendantes. »

L’identité est à la racine de chaque histoire. Savoir qui l’on est pour savoir où l’on va, n’est-ce pas ? Tout part d’une quête identitaire qui pourrait se résumer en trois mots : qui suis- je ? 

Eva accompagne les différentes personnes en quête de réponse. Elle les aide à se sentir plus sereines et à trouver un équilibre. Dépasser le « faire » pour enfin « être », comme elle l’explique. 

Et pour ça, l’histoire de la personne reste le point central. « Je travaille autour de l’être. Le plus important c’est d’aller à la racine et souvent il s’agit des souvenirs de l’enfance » raconte l’ethno-coach, concept qu’elle a créé pour répondre aux questionnements des afro-descendants autour de leurs cultures. Elle en parle lors d’une intervention à l’Unesco. Dans cette conférence, elle aborde les thèmes du masque social, du choc des cultures et de l’importance d’être vraie envers soi-même. Son parcours lui a permis d’en apprendre beaucoup sur elle pour enfin tendre la main à l’autre et surtout lui donner des solutions pour sortir des prisons internes et externes. La prise de conscience, s’écouter et apprendre à dire non sont les trois solutions qu’elle préconise. 

Master Class Afrosement libre d’être : le cheveux, un intermédiaire pour se connecter à soi et à son héritage

La Master Class « Afrosement libre d’être » a eu lieu le 30 novembre 2019 à Paris. Chicoro, experte du cheveux afro et fondatrice de la méthode « Grow it » délivre une approche particulière dans le discours, la description physique et chimique du cheveux afro. Dans une première partie, Chicoro revient sur les prouesses capillaires africaines en expliquant au public la symbolique de la texture du cheveux crépus. Ensuite Eva intervient pour faire le lien entre estime de soi et traitement du cheveux.

Légende : Eva Bara, la fondatrice de la marque Tisavannah qui propose un thé made in RDC appelé Bulukutu et Chicoro, experte du cheveux afro. Crédits photos : Kaige-Jean Bale Simöes de Fonseca, attachée de presse et journaliste.

L’apparence, la couleur de peau, le cheveux afro, les origines : ces différences deviennent des forces si on parvient à les percevoir comme des richesses. Notre devoir est donc de les comprendre et les accepter. Il est temps de redéfinir les codes de beauté avec un regard bienveillant. Ce voyage, Eva l’a compris au fil du temps dans la douleur et les interrogations. Sur Instagram, elle a d’ailleurs rédigé un texte très profond à ce sujet.

Accepter son africanité n’est pas une étape facile. Le regard de la société sur la double-culture, son propre regard biaisé par des préjugés, les complexes…  appuient là où ça fait mal et il semble (im)possible de trouver sa place. Dans une société où le manque de modèle noir règne, il est difficile de sortir de se retrouver et s’émanciper. Ce cheminement vers l’estime de soi, l’amour de soi, la définition de son moi a été long, rempli d’embûches mais au final tellement libérateur. 

Aujourd’hui Eva se déclare comme ethno-coach. Elle aide d’autres afro-descendants à s’approprier leur identité. « Il y a un effet miroir car je suis noire donc ils parviennent davantage à s’ouvrir ». Elle tend la main à ceux qui comme elle un jour se sont sentis désarmés en pleine crise identitaire et devant faire face à une avalanche de critiques sur leur image.

Débordante de créativité, elle prépare plusieurs ateliers dont un avec une mécanicienne. Une métaphore pour pousser les femmes à réaliser l’importance de prendre soin de soi et de s’accepter. Car « le véhicule qui vous mène de la naissance à la mort c’est votre corps. De la même façon qu’une voiture roule au diesel ou à l’essence, vous, vous roulez à quoi ? » explique avec cette femme passionnée.

Rendez-vous sur sa page Eva Bara Coach pour en savoir plus : https://www.instagram.com/evabaracoach/

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